J'ai commencé en septembre 2022 une thèse sur les usages stratégiques du droit et de la justice par l'Union des populations du Cameroun (1948-1960), sous la direction de Pascale Barthélémy (LARHRA/ENS de Lyon) et Florence Renucci (IMAF/CNRS). Cette thèse vise à montrer comment un mouvement indépendantiste africain dans le contexte post-Seconde Guerre mondiale s’est saisi du droit – national et international – pour mener son combat politique, et quels en sont les effets sur la structuration du mouvement, sur ses alliances transnationales, sur la culture politique de ses militants mais aussi sur le droit international lui-même, qui doit composer avec la poussée des mouvements sociaux issus des sociétés colonisées.

Mes recherches effectuées en master m'ont permis de travailler sur le Comité de défense des libertés démocratiques en Afrique Noire, une association d’avocat·es communistes défendant les prisonniers politiques dans les colonies d’Afrique subsaharienne et à Madagascar entre 1945 et 1962. Ce travail a été approfondi par une étude consacrée spécifiquement aux stratégies de lutte en prison des détenus de l’UPC en lien avec ces mêmes avocats. (« Plaise à la cour », Les stratégies de défense des prisonniers politiques upécistes face à la justice coloniale (1955-1960) - Archive ouverte HAL)

En parallèle de ma thèse, j'ai intégré en janvier 2023 une commission mémorielle composée de 15 chercheur.es français.es et camerounais.es ; deux ans de travail collectif doivent permettre de rendre un rapport sur le rôle et l’engagement de la France dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d’opposition au Cameroun de 1945 à 1971.